Sciences Economiques et SocialesI - ENSEIGNEMENT OBLIGATOIRE CROISSANCE, CHANGEMENT SOCIAL ET DÉVELOPPEMENT Introduction (durée indicative : 2 semaines) L’objectif de l’introduction est de présenter les thèmes du programme. Il s’agit, en fait, d’établir une problématique d’ensemble, de proposer un fil conducteur sans entrer dans le détail des concepts et raisonnements. Elle permet de définir et de mettre en relation les trois concepts généraux qui structurent le programme : la croissance, le changement social et le développement. On montrera que la croissance et le développement sont deux notions proches mais distinctes, la première renvoyant à l’accroissement des ressources dont disposent les membres d’une société, la seconde aux transformations de structures qui favorisent durablement le bien-être. On fera une première présentation succincte des principaux indicateurs (pour la croissance économique, la valeur ajoutée, le PIB et le revenu par tête ; pour le développement, l’IDH). qui servent à évaluer ces phénomènes, en soulignant leur caractère construit. On sensibilisera les élèves à l’importance des mouvements longs en se référant à ces indicateurs-clés. On mettra aussi en évidence les différences qui se manifestent au cours du temps (accélération de la croissance sur la moyenne ou longue période) ainsi qu’entre les espaces géographiques (écarts de développement). On insistera, dans une perspective historique et analytique, sur les relations entre la croissance et le développement économiques ainsi que sur l’interaction entre, d’une part, la croissance et le développement et, d’autre part, les changements dans l’organisation sociale. 1 - Accumulation du capital, organisation du travail et croissance économique On montrera comment l’accumulation de capital et les transformations de l’organisation du travail concourent à la création de richesses et au changement social - Croissance, capital et progrès technique (durée indicative : 4 semaines)
Indications complémentaires - .Sources et limites de la croissance économique Mesurée par l’accroissement d’un indicateur de production globale, la croissance économique résulte de l’augmentation de la population active occupée, mais elle procède surtout d’un mouvement de hausse durable de la productivité moyenne du travail. On étudiera la contribution des facteurs de production à la croissance et les trois grandes manières d’accroître la productivité du travail : la spécialisation (division technique du travail et progrès organisationnels), l’accumulation de capital productif (accroissement de l’intensité capitalistique de la production, c’est-à-dire du stock de capital par tête) et le progrès technique. On soulignera que ces phénomènes renvoient à la fois à des choix individuels d’entrepreneurs en matière d’investissement ou de R&D, à des décisions publiques, en termes d’infrastructures, de soutien à l’innovation et à la formation et, plus généralement, à un environnement socio-culturel favorable à l’innovation et à l’investissement. On évoquera les limites de la croissance et notamment les relations entre la croissance et l’utilisation des ressources primaires non renouvelables. Il sera alors possible de discuter des rapports entre la croissance mesurée par des indices quantitatifs et le développement envisagé dans sa dimension sociale et humaine. .- Accumulation du capital, progrès technique et croissance L’investissement étant un maillon essentiel de la plupart des mécanismes qui engendrent la croissance, on en précisera les différents types et formes, de même que les diverses manières, pour l’entreprise, de le financer. On s’attachera à expliciter la décision individuelle d’investissement, en insistant sur sa dimension temporelle et en introduisant, sans formalisme, les notions de rendement anticipé et d’actualisation. On analysera les rôles de la demande anticipée, de la réduction des coûts de production, du taux d’intérêt et du coût des différentes formes de financement. Pour analyser ce dernier point, on pourra s’appuyer sur les acquis du programme de première concernant la mobilisation de l’épargne et le financement de l’économie. Afin de saisir le phénomène de destruction créatrice, dans sa dimension économique de disparition - apparition de biens ou services et de secteurs d’activités, on discutera des liens entre investissement, progrès technique et obsolescence économique. Cette dynamique sera également envisagée sous l’angle du change-ment social. En prenant un exemple significatif (l’industrialisation, la tertiarisation ou l’urbanisation), on insistera sur les rapports entre les phénomènes économiques, politiques et sociaux dont l’interaction détermine la dynamique du développement. Travail et emploi (durée indicative : 4 semaines)
Indications complémentaires - .Organisation du travail et croissance En liaison avec le thème précédent et pour en approfondir certains aspects, on montrera que l’accroissement de la productivité du travail résulte d’un progrès technique rendu possible par la mise en oeuvre de formes d’organisation spécifiques (division du travail àl’intérieur de l’entreprise et entre entreprises, types de spécialisation). On appuiera la réflexion sur la connaissance de quelques-unes des grandes étapes de la transformation de l’organisation du travail (taylorisme, fordisme, toyotisme...) et de leurs implications sur l’organisation des entreprises. On s’interrogera sur l’existence de deux modèles : l’un où l’obtention de gains de productivité est fondée sur l’augmentation de l’intensité du travail et la standardisation des produits, l’autre où les gains de productivité sont associés à une variété accrue de biens et services. On discutera de l’évolution du monde du travail en éclairant les questions suivantes : apparition, développement et mise en question du salariat, contenu, évolution du contrat de travail et place des conventions collectives, évolution de la durée individuelle du temps de travail et développement du travail en équipes, transformation des contenus et formes des emplois (tertiarisation, évolution des qualifications...). .- Croissance, progrès technique et emploi On montrera comment s’articulent gains de productivité et extension des marchés en examinant les rôles de la formation des prix et de la demande de biens et services : l’accent sera mis sur les effets de la baisse des prix et de l’augmentation des revenus réels. On soulignera que ces mécanismes qui déterminent la croissance économique en rendant compatible l’accroissement de l’offre avec celui de la demande peuvent se révéler défaillants, auquel cas la demande ne suit pas l’offre et le chômage se développe. Cette question sera discutée en se référant aux conditions de la répartition de la valeur ajoutée (rapports de forces, choix de politique économique). On discutera de la relation qu’entretient le progrès technique avec l’emploi. On s’interrogera sur les conditions dans lesquelles les gains de productivité, associés aux nouvelles technologies, peuvent se traduire par des baisses de prix et des hausses de salaires entraînant des accroissements de la demande et du volume de l’emploi. Cela permettra de montrer que les nouvelles technologies n’ont pas par elles mêmes d’effets négatifs sur le volume de l’emploi à moyen et long terme. La question de la flexibilité du travail sera débattue dans ses différentes dimensions (adaptabilité des conditions de travail dans l’entreprise, mobilité professionnelle et géographique, variabilité des salaires) en relation avec les conditions de la croissance. En s’appuyant sur des exemples, on soulignera la complexité des relations entre la flexibilité et l’emploi. On pourra ainsi montrer que, lors-qu’elle permet une meilleure affectation des ressources, la flexibilité est favorable à l’emploi et la croissance, alors qu’elle leur devient défavorable quand elle conduit à une amplification des inégalités. C’est ce qu’on observe quand une vulnérabilité accrue de la main d’oeuvre devient préjudiciable à la demande et à l’acquisition de nouvelles qualifications. 2 - Inégalités, conflits et cohésion sociale : la dynamique sociale On rappellera que les sociétés démocratiques sont caractérisées par une tension entre l’existence des inégalités et des conflits, d’une part, et l’exigence de cohésion sociale, d’autre part. Stratification sociale et inégalités (durée indicative : 5 semaines)
Indications complémentaires .La dynamique de la stratification sociale Pour définir les inégalités économiques et sociales, on en soulignera le caractère multidimensionnel et dynamique en s’appuyant sur des indicateurs économiques et sociaux. On s’attachera à distinguer différences et inégalités. On soulignera que les inégalités traduisent des différences d’accès aux ressources rares et socialement prisées. Celles-ci ne se réduisent pas au seul revenu : patrimoine, consommation, scolarité, santé, représentation politique, prestige social des professions, etc. donnent aussi lieu à des formes d’inégalité qui sont ou non cumulatives. En mobilisant notamment les PCS (programme de la classe de première), on présentera les mutations des inégalités sur le long terme. On présentera rapidement l’usage des outils statistiques appropriés comme la courbe de Lorenz, le rapport inter-déciles. On tentera de synthétiser les éléments d’analyse qui conduisent à considérer la dynamique du XX e siècle des économies développées comme celle d’une baisse séculaire des inégalités, tout en soulignant les incertitudes actuelles (maintien de la dynamique de moyennisation versus polarisation). On discutera, en prenant l’exemple des sociétés contemporaines développées, de l’existence de larges classes moyennes et de leur influence éventuelle sur le changement social et la mobilité. .Les enjeux et déterminants de la mobilité sociale On étudiera la mobilité sociale, en particulier en France. On analysera pour cela des tables de mobilité intergénérationnelle, leur principe de lecture (tables de destinée, de recrutement) et l’enjeu des comparaisons de tables (changement des marges, nombre de catégories considérées, mobilité structurelle et mobilité nette ou fluidité). En suivant différentes trajectoires typiques, on soulignera la proximité et l’éloignement relatif entre PCS. On soulignera le caractère partiel de ces analyses car dépendant du choix du codage (PCS) ou de la prise en compte imparfaite des femmes et de l’hétérogamie. On insistera sur la complexité des facteurs de la mobilité sociale (rôle de la famille et de la trajectoire scolaire) avant d’apprécier les rôles respectifs des choix individuels et de la reproduction sociale. On montrera aussi qu’une société plus fluide n’est pas nécessaire-ment une société moins inégale et que la mobilité sociale n’est pas toujours vécue positivement par les individus. .Idéal démocratique et inégalités On s’interrogera sur l’articulation, au sein des sociétés démocratiques, entre égalité des droits, égalité des chances et égalité des situations. Sans développer toute la richesse du débat contemporain, on introduira, à partir de l’étude des inégalités et de la mobilité sociale, une discussion sur les rapports entre justice sociale et inégalités. Pour questionner les relations entre égalité et équité, on discutera comment certaines inégalités peuvent être considérées comme justes parce qu’elles bénéficient aux plus défavorisés, alors qu’à l’inverse l’égalité peut être injuste si elle conduit à ignorer des différences jugées légitimes entre individus. On présentera le débat qui oppose les tenants de la récompense des plus méritants, d’une part et les tenants de l’égalisation nécessaire, d’autre part : les uns voient dans l’inégalité un aiguillon, les autres un frein. Ces questionnements pourront être liés à celui concernant l’Etat-providence et la cohésion sociale Conflits et mobilisation sociale (durée indicative : 3 semaines)
Indications complémentaires .Mutations du travail et conflits sociaux En liaison avec les chapitres “travail “et “inégalités “, on étudiera les conflits du travail. En s’appuyant sur les acquis de la classe de première, on analysera les modalités de la constitution d’une identité professionnelle et les rapports sociaux qu’elle implique. Afin de mettre en évidence les implications des mutations du monde du travail sur les évolutions de la stratification et des classes sociales, on présentera le débat concernant la “fin de la classe ouvrière”. On précisera qu’il ne suffit pas qu’un groupe subisse des inégalités fortes pour qu’il constitue une classe sociale : il lui faut aussi manifester une identité avérée et une capacité effective de mobilisation. On soulignera le rôle des organisations syndicales dans la construction d’un droit du travail et l’institutionnalisation de la régulation des conflits du travail. À travers l’examen de ses facteurs et effets, on questionnera cependant le phénomène de désyndicalisation. On montrera la diversité des enjeux et formes des conflits du travail ainsi que le rôle croissant des acteurs et mouvements non institutionnalisés. À partir de l’analyse des stratégies des acteurs, on discutera les difficultés et les paradoxes de la mobilisation des grands groupes sociaux, sans négliger l’examen des facteurs culturels et institutionnels facilitant l’action collective. .La diversification des objets et des formes de l’action collective On montrera qu’au long des trente dernières années, de “nouveaux mouvements sociaux” ont émergé autour d’objets variés, distincts de ceux liés au monde du travail : environnement, droit des femmes, régionalisme, reconnaissance de la diversité des orientations sexuelles, reconnaissance des minorités ethniques ou religieuses. On discutera de la qualification de ces mouvements sociaux à par-tir des trois caractéristiques qui leur sont reconnues : la tentative d’affirmation d’identités ou de valeurs spécifiques ; la structuration par opposition à une situation dominante, qu’ils jugent comme leur étant préjudiciable ; la tentative d’élaboration d’un projet social et poli-tique alternatif. On discutera et nuancera la thèse selon laquelle ces nouveaux mouvements se substitueraient aux “anciens”, liés au monde du travail. En s’appuyant sur un nombre limité d’exemples de mouvements mêlant des revendications d’ordre économique, culturel, éthique, politique, au niveau local, national ou mondial, on analysera les nouvelles formes de conflictualité qui en résultent. On examinera comment, au-delà de la dénonciation de différences plus ou moins reconnues, c’est la capacité à les présenter comme des inégalités illégitimes qui permet aux minorités conduisant l’action collective d’asseoir la reconnaissance de nouveaux “lieux” de conflits. La place des mouvements sociaux dans l’émergence et la diffusion de valeurs, voire de modèles culturels alternatifs sera sou-lignée, de même que le rôle de l’action collective dans la construction, le renforcement et la transformation des identités. On évoque-ra la stratégie et l’impact de ces mouvements qui, comme les groupes de pression, s’attachent à influer sur le discours politique, les choix publics et l’évolution du cadre légal. Intégration et solidarité (durée indicative : 4 semaines)
Indications complémentaires .La cohésion sociale et les instances d’intégration Il s’agira de montrer que la société n’est pas un groupement d’individus atomisés, mais repose sur l’existence de liens sociaux complexes entre des membres plus ou moins intégrés dans une totalité et ses sous-ensembles. On rappellera, pour cela, en s’appuyant sur les acquis de la classe de première, que la socialisation (primaire/secondaire) est le processus par lequel les individus sont conduits et participent à cette intégration en assumant des rôles sociaux durables. Différentes instances d’intégration (famille, école, travail, cité) permettent de construire et de faire évoluer rôles, statuts et formes du lien social. On remarquera que le travail (un rappel sera fait au chapitre 2) est un lieu central de l’intégration et de la solidarité, car, au delà de la rétribution directe, le statut professionnel et les cotisations sociales ouvrent des droits collectifs. La famille et la citoyenneté se présentent aussi comme des “vecteurs “de solidarité et de cohésion en raison du partage de ressources qu’elles impliquent entre leurs différents membres et du sentiment d’appartenance qu’elles peuvent fonder. L’opposition entre solidarité mécanique et solidarité organique pour-ra être précisée afin de mettre en évidence la diversité des formes d’intégration et des organisations sociales (communauté versus société). On discutera des relations complexes entre l’intégration sociale et l’exclusion, ce qui permettra de souligner le caractère multiforme de l’exclusion. On soulignera qu’une société où l’individualisme est une va-leur centrale peut être confrontée à des tensions entre nécessités du maintien d’un lien social et exigences d’autonomie. On pourra distinguer l’individualisme particulariste et l’individualisme universaliste. .Protection sociale et solidarités collectives La solidarité sera envisagée sous son acception moderne, propre aux sociétés complexes, celle de la protection sociale. On verra comment la collectivité s’est saisie de champs d’intervention variés (emploi, santé, famille, vieillesse) en définissant des “risques sociaux” susceptibles d’être mutualisés, ce qui a permis de définir et d’organiser des droits sociaux. On s’interrogera sur les risques de désincitation et d’effets pervers. Dans cette perspective, l’État-providence pourra être analysé comme un système complexe de répartition de ressources collectives. Pour souligner la diversité des modèles qui le caractérisent, on rappellera l’opposition fondatrice entre assurance et assistance. On précisera aussi la distinction entre trois idéaux-types : le modèle “universaliste” (protection sociale de haut niveau ouverte à tous, en contrepartie de la citoyenneté), le modèle “corporatiste” (protection variable selon la profession moyennant une cotisation spécifique donnant qualité d’ayant-droit) et le modèle “résiduel” (protection limitée ouverte sans condition, conçue comme “filet de sécurité”). On examinera succinctement deux champs d’intervention spécifiques, par exemple pauvreté et vieillesse, de façon à souligner la diversité et le changement des enjeux et des dynamiques historiques. 3 - Les enjeux de l’ouverture internationale On montrera que les formes actuelles de l’ouverture internationale - mondialisation et intégration régionale - sont source de croissance, mais peuvent affecter la cohésion sociale et faire obstacle au développement. L’objectif est de prolonger les thèmes précédents du programme en leur adjoignant une dimension supplémentaire : celle induite par ’ouverture aux échanges internationaux (de biens, de services, de capitaux). Il sera systématiquement fait état des avantages et difficultés associés aux formes contemporaines de la mondialisation et de d’intégration régionale, en retenant, dans ce dernier cas, l’exemple de l’Union européenne. Internationalisation des échanges et mondialisation (durée indicative : 4 ou 5 semaines)
Indications complémentaires .Commerce international, croissance et développement On présentera la notion d’avantages comparatifs et on analysera la division internationale du travail qu’ils déterminent. On discutera des avantages mutuels de l’échange, puis des avantages et inconvénients respectifs du libre-échange et du protectionnisme ainsi que les types de politiques commerciales mises en oeuvre par les États, sans négliger leur dimension socio-politique. Des exemples seront pris dans l’histoire économique des nations les plus anciennement industrialisées et dans l’histoire économique récente des pays du Sud-Est asiatique. Il s’agira, en l’occurrence, de montrer la possibilité d’évolution de la division internationale du travail et de discuter ainsi du rôle des échanges internationaux dans les processus de croissance et de développement, c’est-à-dire de leur influence sur l’articulation entre gains de productivité et extension des marchés. On soulignera que les avantages comparatifs peuvent être construits. On soulignera l’importance du contexte (culturel, social, historique et géopolitique), des ressources (humaines et technologiques) dans la perspective de débattre de l’adéquation des objectifs et des stratégies adoptés, notamment dans les pays en développement. On discutera, à partir d’exemples, de l’impact de l’action d’organisations internationales telles le FMI et la Banque mondiale. .Stratégies internationales des entreprises On étudiera le rôle joué par les entreprises transnationales dans la division internationale du travail. On précisera, dans ce contexte, la notion de compétitivité et ses déterminants, en différenciant la compétitivité prix et les autres formes de compétitivité. Les raisons et les conséquences des investissements directs et des investissements de portefeuille seront présentées ainsi que les conditions dans lesquelles les entreprises transnationales mettent en concurrence territoires et États. On mettra en évidence l’existence de rivalités entre les principaux acteurs des échanges internationaux : pays, ensembles régionaux, firmes et groupes transnationaux qui cherchent à tirer parti, au mieux, des gains de l’échange international. Dans cette perspective, on pourra travailler sur le rôle de médiation et de régulation des institutions internationales et prendre l’exemple des divers “rounds” des négociations du GATT puis de l’OMC. .Mondialisation, évolutions sociales et culturelles et régulation On analysera les relations complexes que les entreprises transnationales entretiennent avec les pays, États et sociétés dans lesquels elles déploient leurs activités en discutant, d’une part, des changements sociaux induits, d’autre part, des difficultés de régulation. On s’interrogera sur les effets contrastés que l’internationalisation des échanges peut avoir sur les inégalités et avantages sociaux. On débattra de la complexité des influences exercées par les processus d’intégration internationale sur les comportements et les possibilités de consommation, en soulignant qu’ils peuvent tout autant constituer un facteur de différenciation, que déterminer des tendances à l’uniformisation à travers la diffusion de modèles culturels dominants. On analysera la diversité des conflits et les réactions de rejet et acculturations qui peuvent en résulter. On mettra en évidence les effets induits par la mondialisation dans les modes de régulation de l’économie et de la société ainsi que dans la distribution des rôles entre États et marchés. On montrera que de nouvelles formes de coordination et d’institutionnalisation émergent au niveau international (action internationale des syndicats, des autres ONG, des institutions internationales). On discutera des questions suscitées par des propositions d’édicter des normes sociales et environnementales applicables à l’échelle mondiale. Intégration européenne et politiques économiques et sociales (durée indicative : 4 semaines)
Indications complémentaires .L’Union européenne et la dynamique de l’intégration régionale L’analyse de l’intégration européenne sera conduite en contrepoint de celle de la mondialisation. On montrera que l’intégration européenne ne se limite pas à la mise en place d’une zone de libre-échange mais se traduit par la constitution d’un marché unique et appelle des politiques communes. On débattra de l’articulation entre union économique et monétaire et union politique. .Les nouveaux cadres de l’action publique On introduira la discussion sur les objectifs et moyens de poli-tique économique mobilisables dans une zone économique intégrée, en mettant en évidence les avantages et contraintes de leur harmonisation. En s’appuyant sur les acquis de la classe de première, des éléments d’analyse des politiques conjoncturelles seront proposés sans entrer dans le détail technique des modèles de référence. On s’arrêtera sur :
Des éléments d’analyse de l’action des pouvoirs publics sur les structures économiques et sociales seront également proposés. En prenant un exemple dans le contexte européen - celui de la politique de protection sociale - on soulignera la nécessité de l’action publique pour maintenir et accroître la cohésion sociale, en même temps que la difficulté de leur mise en oeuvre, du fait des héritages institutionnels et des traditions nationales distinctes. Conclusion La conclusion est l’occasion de reprendre brièvement la perspective d’ensemble du programme qui est de traiter de l’articulation entre croissance, développement et changement social. II - SAVOIR-FAIRE APPLICABLES À DES DONNÉESQUANTITATIVES, EXIGIBLES À L’ÉPREUVE DE SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES DU BACCALAURÉAT Préalables 1 - Les calculs, toujours simples, sont appliqués aux données fournies dans le dossier. 2 - Les calculs ne sont jamais demandés pour eux-mêmes : ils ont pour fonction de prouver, à l’occasion de l’exploitation du dossier documentaire, l’acquisition d’une compétence à analyser, interpréter, voire relativiser les résultats. Savoir-faire - Calcul et lecture d’indices, de proportions et pourcentages de ré-partition (toutes les classes à partir de la sixième) (notamment pour transformer une table de mobilité en table de destinée et table de recrutement). - Calcul et lecture d’une moyenne arithmétique simple (à partir de la classe de troisième) et pondérée, médiane (à partir de la classe de troisième). - Lecture de représentations graphiques : histogrammes, dia-grammes de répartition (toutes les classes à partir de la sixième), re-présentations de séries chronologiques y compris le graphique se-mi- logarithmique (en terminale ES). - Calcul et lecture d’écarts inter-quantiles (à partir de la classe de seconde). - Lecture de tableaux à double entrée, éventuellement avec subdivisions (à partir de la classe de première ES). - Lecture de courbes de Lorenz quantiles (à partir de la classe de seconde). - Calcul et lecture des variations absolue relative (en terminale ES). - Calcul et lecture des taux de variation ou de croissance (en classe de première ES). - Lecture et interprétation de la notion d’élasticité (en terminale ES) - Lecture et interprétation des taux de croissance moyens (en classe de première ES). - Calcul et lecture d’un coefficient multiplicateur (à partir de la classe de quatrième). - Calcul et lecture des évolutions en volume et des évolutions en valeur (en terminale ES). - Calcul et lecture du coût marginal, de la productivité marginale, de la propension marginale. Ces notions pourront être reliées à la notion mathématique de dérivée, sans que ce lien puisse donner lieu à une évaluation au baccalauréat (en classe de première ES). - Lecture et interprétation de la droite des moindres carrés (en terminale ES). Le niveau de correspondance avec les programmes de mathématiques est indiqué entre parenthèses. |